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Mots d’adieu à l’occasion de l’inauguration de l’exposition le 5.11.2009
Mesdames, Messieurs, vous avez pu lire sur votre carton d’invitation que j’allais quitter mes fonctions de directeur à la fin de l’année. J’ai consacré vingt ans de ma vie à la construction Musée des Alliés et j’espère que vous serez d’accord avec moi quand j’affirme que mon engagement a contribué à maintenir vivante une phase importante de notre histoire la plus récente. A l’époque des aléas économiques (et c’était déjà le cas en 1998), créer une institution culturelle n’est pas une tâche facile. Nous avons connu des hauts et des bas. Le Musée n’a toujours pas trouvé sa place définitive. Puis-je prier mes collègues de l’équipe du Musée de se faire reconnaître afin que nos visiteurs puissent voir combien nous sommes, ou plutôt comme nous sommes peu.
Quatre nations se sont réunies pour œuvrer ensemble à la présentation de leur histoire commune dans un musée. C’est probablement unique au monde. En rétrospective, je dois dire que suis très reconnaissant aux différents gouvernements fédéraux et au contribuable allemand de m’avoir donné la possibilité d’assumer cette tâche. Vous ne m’en voudrez pas que je souhaite exprimer publiquement aujourd’hui ma gratitude à mon épouse. Sans un partenaire compréhensif, il est impossible de venir à bout de telles tâches. Il ne faut pas l’oublier non plus dans ce genre d’occasion.
Deux choses surtout n’ont cessé de me fasciner dans mon travail : d’une part, la complexité de l’histoire, que j’ai vécue en partie comme témoin conscient. Lorsqu’en 1991, j’ai parlé pour la première fois de l’idée d’un Musée des Alliés, je connaissais au mieux trente pour cent de cette histoire. Même aujourd’hui, je n‘affirmerai pas connaître l’histoire entière. La deuxième est que j’ai eu la possibilité de faire la connaissance de nombreuses personnes intéressantes et merveilleuses. L’intérêt commun pour l’histoire commune a fait de plus d’un « partenaire en affaires » un ami personnel. A Washington tout comme à Londres ou à Paris. Cette expérience a été particulièrement émouvante dans mes rapports avec les vétérans, qui m’ont toujours montré que dans les livres, on analysait l’histoire et qu’elle y apparaît souvent sous la forme d’une masse grise. En y regardant de plus près, on reconnaît des gens de chair et de sang avec tous leurs souhaits, espoirs et expériences.
Ne l’oublions pas: après la catastrophe du Troisième Reich et de la Deuxième Guerre mondiale, les Allemands n’étaient plus seuls maître de leur histoire à Berlin et dans le reste du pays. Le changement radical qui a marqué l´après-guerre a été gigantesque et était inimaginable pour les contemporains. Les ennemis du temps de guerre devinrent des partenaires et des amis en temps de paix. Une part de ce résultat nous en revient aussi à nous autres Allemands et c’est justement pourquoi notre jeunesse doit en être informée. Nous autres Allemands avons malheureusement plutôt tendance à penser que le verre est à moitié vide. La qualité de vie dont nous jouissons aujourd´hui en dépit de toutes les difficultés, nous la devons aussi aux sacrifices de la génération de nos parents. Leur labeur, avec l´aide des peuples américain, britannique et français, a permis à l’Allemagne de retrouver son rang parmi les nations. L’exposition permanente du Musée des Alliés montre comment des ennemis devinrent des amis.
Pour pouvoir présenter cette histoire aussi complètement que possible, il faut que le Musée des Alliés soit doté en conséquence sur le plan financier et en personnel et c’est pourquoi son agrandissement est nécessaire d´urgence. Le Musée possède la collection et l’expertise nécessaires. Merci d´aider à promouvoir cette idée par tous les moyens dont vous disposez personnellement. Quand on ne s’engage pas, il ne se passe rien non plus.
Mesdames, Messieurs, chers amis, je vous remercie de votre appui au cours de toutes ces années et vous prie de continuer à rester fidèles au Musée des Alliés. Faire mes adieux me coûte certes, mais j’ai bon espoir. Il est temps de passer le flambeau à la génération suivante et il en est bien ainsi, car chaque génération pose ses propres questions à l’histoire. La continuité doit enfin faire son entrée dans l’histoire allemande et cela doit être aussi valable pour le souvenir historique.
Merci de votre attention et merci d’être venus.
Dr. Helmut Trotnow OBE

Vingtième anniversaire de la chute du Mur
A temps pour ne pas manquer cette date historique, le Musée des Alliés a inauguré une exposition temporaire commémorant le 20e anniversaire de la chute du Mur de Berlin. Conformément à son objet, l´exposition a porté son attention sur les puissances occidentales ou plus précisément sur les unités militaires qui arpentaient sans relâche la frontière entre les secteurs qui traversait Berlin de part en part ainsi que les sections qui entouraient la partie ouest de la ville.
Pour cette inauguration, on avait réussi à gagner comme orateurs des personnalités connues et intéressantes. Alors que Sir Christopher Mallaby, qui était ambassadeur de Grande-Bretagne à Bonn en 1989, dépeignit la situation politique globale de l’époque et félicita les Allemands du merveilleux cadeau que fut la réunification allemande, le général François Cann, à cette époque commandant des forces françaises de Berlin, aborda dans un discours passionné les événements qui se produisirent pendant la soirée du 9 novembre. Enfin, le Dr. Harold Rough, qui était stationné à Berlin en tant que soldat américain au début des années quatre-vingt, relata en détail les tâches et les buts militaires des patrouilles sectorales. Ce fut une manifestation réussie. La présence des vétérans alliés fut bien faite pour rappeler quelle chance ce fut pour les Allemands que l’ouverture du Mur de Berlin et de la frontière inter-allemande se soit passée sans violence ; un événement auquel peu de contemporains avaient cru qu’il leur serait donné d’assister de leur vivant. A la fin de cette manifestation, le directeur fondateur du Musée des Alliés fit ses adieux. Le Dr. Helmut Trotnow OBE prendra en effet sa retraite à la fin de l’année. Dans son allocution d´adieu, il pria les visiteurs de l’inauguration et les amis du Musée de rester fidèles au Musée et de soutenir le travail de sa future directrice.

Commémoration de la chute du Mur
« Berlin est extrêmement redevable aux puissances protectrices américaine, britannique et française pour leur engagement de plus de quatre décennies ». Ces lignes, qui datent de 1989, sont tirées d’un message écrit par le maire-gouverneur de Berlin de l’époque, Walter Momper, pour une publication qui portait le titre ‘Berlin et les Alliés’. Vingt ans plus tard, Momper, qui est actuellement président de la Chambre des députés de Berlin, s’en est souvenu lorsqu’il apprit par le Musée des Alliés que deux anciens commandants des Forces alliées séjourneraient à Berlin à l´occasion du 20e anniversaire de la chute du Mur.
Le général François Cann, dernier commandant des Forces françaises à Berlin, avait donné son accord pour prononcer un discours lors de l’inauguration de l’exposition temporaire « Wall Patrol. Le Mur de 1961 à 1989 ». Le commandant des Forces britanniques, le général de division Robert Corbett, était présent lui aussi, car les responsables britanniques d´alors se réunissent tous les ans le 9 novembre à Berlin pour fêter la bonne tournure des événements. L´actuel président de la Chambre des députés invita spontanément les anciens commandants des Forces alliées et d´autres témoins britanniques et berlinois de l´époque à un banquet à la Chambre des députés. Parmi les invités, on comptait aussi le directeur du Musée des Alliés. Le Musée n’avait malheureusement pas réussi à contacter assez rapidement le commandant des Forces américaines à Berlin de l’époque, le général-major Raymond E. Haddock, mais il s’y emploie actuellement.
Ce banquet se révéla une fascinante assemblée de témoins de l’époque. L´action des responsables d’alors du côté occidental fut en grande partie dictée par la préoccupation que la situation confuse soit à l’origine de violences. Que se serait-il passé si du côté oriental, certains membres des troupes garde-frontières de la RDA avaient perdu leur sang-froid ou que du côté occidental, des agressions s’étaient produites contre le Mémorial soviétique et ses gardiens à proximité immédiate de la Porte de Brandebourg ? Même vingt ans après, on sentait encore nettement le soulagement et la joie que ces événements se soient déroulés sans violences.

Présentation d’un livre au Musée des Alliés
La maison d’édition Berlin Story Verlag et le Musée des Alliés avaient invité le 15 septembre à la présentation du livre « Hauptstadt der Spione » (Capitale de l’espionnage) dans les salles du Musée. Le lieu était bien choisi puisque l´espionnage est l´un des thèmes de son exposition permanente.
De plus, l’un des deux auteurs, Bernd von Kostka, est collaborateur scientifique et conservateur du Musée. Le second auteur est le journaliste Sven Felix Kellerhoff, qui, depuis de nombreuses années, éclaire des thèmes de l’histoire de Berlin en sa qualité de rédacteur en chef adjoint des quotidiens « Welt » et « Berliner Morgenpost ».
Le directeur du Musée des Alliés, le Dr. Helmut Trotnow, et le chef de la maison d´édition Berlin Story Verlag, Wieland Giebel, souhaitèrent la bienvenue aux quelque 60 auditeurs. Ensuite, le prof. Dominik Geppert introduisit au thème de la soirée. Au cours de l’entretien qui suivit entre Geppert et les deux auteurs, différents aspects du livre furent abordés et au bout d´une heure environ, les auditeurs eurent aussi la possibilité d’adresser des questions aux deux auteurs.
La soirée se termina sur un verre de mousseux dans le foyer du Musée, où des conversations animées se poursuivirent sur ce thème passionnant.

Séminaire dans le Windsor Park
L’histoire des relations germano-britanniques était au centre d’un séminaire organisé par le Musée des Alliés les 1er et 2 septembre 2009 avec des témoins d’époque, en majorité britanniques, dans le respectable Cumberland Lodge, situé dans le Great Windsor Park non loin de Londres. La propriété date du 17e siècle et appartient à la Famille royale. Depuis 1947, elle est le siège d’une fondation qui sert de lieu de conférence aux universités et à d’autres établissements d’éducation.
Le séminaire s’est déroulé en langue anglaise sous le titre Berlin: The British Perspective 1945-1990. Ce n’était pas la première fois que le Musée des Alliés organisait une rencontre avec des témoins de l’époque dans l’un des pays des puissances occidentales. Il y a quelques années, le comité scientifique international du Musée avait pris la décision de tenir ses réunions annuelles, à intervalles irréguliers, dans les capitales des puissances occidentales (USA, Grande-Bretagne et France) et de les associer à une manifestation permettant de considérer l’histoire des puissances occidentales et Berlin de 1945 à 1994 du point de vue du pays d’accueil respectif.
Le programme du séminaire a été le résultat d’une étroite collaboration avec les historiens du Foreign and Commonwealth Office du gouvernement britannique. Excepté deux personnes, il s’agissait de témoins britanniques, qui avaient exercé des activités aux fonctions les plus diverses et à diverses époques au sein du ministère britannique des Affaires étrangères. Qu’il s’agisse du thème Réunification allemande et Premier Ministre Margaret Thatcher, de l’ouverture du Mur de Berlin et de la politique extérieure britannique ou du rôle de Berlin dans les négociations quadripartites de 1971/72, les brefs exposés et les discussions ont été extrêmement riches et précis dans leurs analyses. Les membres du comité consultatif ont été tout aussi enthousiasmés que l’équipe du Musée. Il est prévu de publier les exposés dans un ouvrage spécial : ceux-ci, se basant sur des expériences personnelles, donnent une bonne impression de l’atmosphère qui a caractérisé ces années des relations germano-britanniques. L’ambassadeur d’Allemagne à Londres et son collègue britannique à Berlin étaient enthousiasmés qu’une telle manifestation ait pu être organisée avec l´aide du Musée et qu’il soit apparu clairement combien les relations étaient devenues étroites et confiantes au fil des années de l’après-guerre. Tout cela n’allait absolument pas de soi comme l’a bien montré l’exposé de Sir Michael Palliser, secrétaire d’État au Foreign Office de 1975 à 1982. À la fin de la Deuxième Guerre mondiale, alors jeune officier, il se trouvait avec son unité au Schleswig Holstein pour stopper l’avancée de l’Armée Rouge vers le Danemark. La Guerre Froide avait déjà commencé. Si j’avais donné l’ordre à mes soldats, exposa Palliser, de diriger leurs armes contre les soldats de l’Armée Rouge, nos Alliés dans la guerre contre l’Allemagne hitlérienne, cela aurait provoqué une rébellion. Le point de vue allemand a été présenté par deux anciens membres du ministère des Affaires étrangères de l’ancienne République fédérale d’Allemagne. L’intervention du professeur Fritz Caspari est apparue comme un petit miracle. Né en 1914 en Suisse, il a fait partie, après la catastrophe de la Deuxième Guerre mondiale et du III Reich, des premières personnes qui se sont consacrées, au sein du ministère allemand des Affaires étrangères, aux relations germano-britanniques. Il a profité du fait qu’avant la guerre et pendant celle-ci encore, il avait fait des études en Grande-Bretagne et aux USA. Dans les années 70, il fut promu directeur adjoint du Bureau du Président de la République fédérale et termina sa carrière comme ambassadeur à Lisbonne. Aujourd’hui, il vit dans le célèbre quartier de Greenwich à Londres. L’exposé du baron von Richthofen a bien montré à quel point la collaboration germano-britannique fut étroite du côté occidental pour pouvoir contourner la résistance soviétique dans le cadre des négociations de l’Accord quadripartite de 1971/72. Naturellement, on n’avait pas négligé la couverture médiatique sur l’Allemagne en s’assurant le concours du Britannique David Marsh et de l’Allemand Jürgen Krönig, tous deux journalistes chevronnés.
Pour les témoins britanniques, le séminaire a presque pris l’allure d’une fête d’entreprise, car nombre d’entre eux se connaissaient depuis leurs années passées ensemble au Foreign Office. L’atmosphère agréablement sereine de Cumberland Lodge y a certainement contribué.

Rendez-vous avec de vieux amis
Les cérémonies officielles à l’occasion du soixantième anniversaire du blocus et du Pont aérien de Berlin ont permis de revoir de vieilles connaissances. Quelques-uns des 70 vétérans du Pont aérien, qui avaient été invités à Berlin par la Fondation Luftbrückendank au nom du Maire-Gouverneur, avaient déjà participé il y a un an aux activités de commémoration du début du Pont aérien au Musée des Alliés. La joie fut grande, car ces vétérans en provenance des États-Unis, de Grande-Bretagne et de France se sentirent en bonnes mains et purent se convaincre de leurs propres yeux que l´épisode du Pont aérien était encore vivant dans la mémoire des Berlinois et Berlinoises et qu´on le commémorait avec reconnaissance.
Un jour après la cérémonie organisée au monument du Pont aérien (Luftbrückendenkmal) et la journée des portes ouvertes à l’ancien aéroport de Berlin-Tempelhof, le Musée accueillit ces vétérans dans le cadre d’une réception. Le hasard voulut qu’à ce moment-là de nombreux autres groupes soient en train de visiter le Musée. Parmi eux, on trouvait aussi bien des militaires de la Bundeswehr que des soldats et des officiers de l´US Air Force Europe à Ramstein, sans oublier les nombreux Berlinois et Berlinoises qui avaient appris la présence de vétérans du Pont aérien. Dans le décor historique du Musée avec son exposition spéciale sur l’histoire du pont aérien de Berlin, toute l’assistance passa de beaux moments. Le clou du programme des réjouissances fut naturellement la prestation de la chorale scolaire de la Quentin Blake Schule, qui avait composé une chanson en l’honneur du « pilote au chocolat », Gail S. Halvorsen, qu’elle présenta avec le vétéran certainement le plus illustre du Pont aérien. Le chant de ces jeunes élèves ravit et émut beaucoup les vétérans. On peut d’ailleurs le voir sur l’Internet à l’adresse www.youtube.com.
Les réactions américaines, britanniques et françaises enthousiastes ont prouvé que tous s‘étaient sentis à l’aise et qu’ils garderaient un bon souvenir de leur séjour. Les vétérans américains eurent droit à un autre moment fort. Pendant le dîner d’adieu, le vice-président américain, Jo Biden, téléphona et invita les vétérans à la Maison Blanche. « Que serait-il advenu de l’Allemagne, de l’Europe et du monde », fit-il remarquer, « si le Pont aérien n’avait pas été un succès ?

Souvenirs concrets
Il était clair qu’on mettrait aussi à profit la présence des vétérans pour faire revivre encore une fois l’histoire du blocus et du pont aérien de Berlin il y a soixante ans. La Berlin Historical Association et le Musée des Alliés ont invité ensemble le 14 mai 2009 à un dialogue avec des témoins de cette époque. M. Helmut Trotnow, directeur du Musée des Alliés, se chargea de l’animer et dialogua avec trois Américains et trois Britanniques.
Le pilote américain Chuck Childs connaissait l’Allemagne et Berlin du temps de la Deuxième guerre mondiale. Les bombardements aériens auxquels il avait participé étaient aussi dirigés contre la capitale allemande. Comment la population au sol allait-elle réagir ? Il raconta avec émotion que ses craintes étaient superflues. Les Allemands qu’il rencontra à son arrivée à Tempelhof étaient heureux et reconnaissants de l’aide qu’ils recevaient du Pont aérien.
Le pilote Edwin Gere était stationné sur la base aérienne de la Royal Air Force britannique à Fassberg (Basse-Saxe) où il put constater à quel point la coopération entre les deux armées de l’air était étroite et confiante. Comme Fassberg est proche de Berlin, on transportait surtout du charbon. Avec son livre « The Unheralded. Men and Women of the Berlin Blockade and Airlift », il a élevé un monument aux participants à l’opération.
Dale Whipple est sans doute celui des vétérans qui dut faire le plus long trajet. Il mit en effet trois mois avec un transporteur de troupes pour arriver du Japon et commencer son service au sol à Fassberg en Basse-Saxe.
Jean Eastham faisait partie de l´état-major personnel du Junior Commander de l’armée britannique à Berlin et était donc initiée aux plans pour le cas d’une crise grave. Elle rapporta que les membres des troupes occidentales n’avaient pas du tout été accueillis à bras ouverts au début par la population berlinoise. Lorsque le blocus et le Pont aérien commencèrent, cela changea du tout au tout. Tous étaient à présent logés à la même enseigne et se rapprochèrent.
Le Group Captain Colin Parry avait combattu dans la Royal Air Force comme « navigateur ». Il relata la vie quotidienne des équipages britanniques.
Leo Hatcher, enfin, qui appartenait à l’état-major technique de la Royal Air Force et était responsable du contrôle et de la maintenance des hydravions de type Sunderland, relata comment son unité arriva à Hambourg et organisa de là les opérations avec ces gigantesques hydravions. Leurs équipages n’eurent quasiment aucun contact avec la population berlinoise car les hydravions étaient déchargés directement sur le lac Wannsee, d’où ils redécollaient aussitôt.
La rencontre avec ces vétérans nous a fait vivre une soirée intéressante et informative. Dans l’assistance se trouvaient de nombreux jeunes, ce qui convenait bien, car du côté américain, deux participants eux aussi ne connaissaient Berlin et le Pont aérien que par les récits familiaux. Derek Sorensen était venu avec son grand-père, le célèbre pilote au chocolat, Gail S. Halvorsen. La grand-mère de Charlie Steinhice est Marion S. Coleman à laquelle le Musée des Alliés vient tout juste de consacrer une exposition spéciale. Avec sa fille Laurel, mère de Charlie, elle passa la période du blocus et du Pont aérien à Berlin. C’est donc avec raison que Charlie remercia ces vétérans. En effet, ils contribuèrent à empêcher que non seulement la population berlinoise, mais aussi sa mère et sa grand-mère meurent d’inanition.
En début de soirée, le Musée des Alliés présenta l’une de ses acquisitions les plus récentes, un don fait au Musée à l´occasion de l´anniversaire du Pont aérien. En souvenir de son frère Harry D. Barnes décédé en 2001, la célèbre peintre américaine Ann Barnes a peint un tableau avec un avion de type C-47, tel que ceux qui avaient été utilisés au début du Pont aérien et que les Berlinois avaient surnommés avec tendresse les « Rosinenbomber » (bombardiers de raisins secs). Harry, lui aussi, avait été l’un des pilotes du Pont aérien.

Le Musée des Alliés à l´occasion de la journée « Portes ouvertes » à l´aéroport de Tempelhof
La ville de Berlin a fêté le 60e anniversaire de la fin du blocus de Berlin par une fête citoyenne sur le terrain de l’aéroport désaffecté de Tempelhof.
150.000 visiteurs étaient attendus à cette fête avec de la musique et des spectacles sur scène. Le Musée des Alliés présenta sur l’aire de mouvement de l´aéroport un véhicule à haut-parleur de RIAS, tel qu´il fut utilisé pendant le blocus de Berlin en 1948/49. D´anciens véhicules militaires américains au toit bâché, au plateau de chargement ouvert et munis de haut-parleurs, roulaient à travers les secteurs occidentaux pour informer les Berlinois de la situation de la ville et de la situation politique mondiale.

Le Symposium international sur le pont aérien de Berlin
Cette rencontre de deux jours a eu lieu dans le célèbre restaurant Airbase 1 du bâtiment principal de l’aéroport dont les grandes baies vitrées offrent une belle vue sur tout l’aéroport. Soleil et ciel bleu ont offert un imposant panorama historique aux participantes et participants.
Sous le titre Die Berliner Luftbrücke – Ereignis und Erinnerung (Le pont aérien de Berlin – l’évènement et son souvenir), des experts en provenance des USA, de Grande-Bretagne, de France, de Russie, d’Allemagne et d’Autriche se sont réunis pour esquisser la dimension globale de cet évènement et la manière dont on en entretient le souvenir à Berlin, en Allemagne, en Grande-Bretagne et aux USA. Le musée prévoit de publier ces contributions dans un livre. Dès maintenant, on peut dire que le symposium a beaucoup contribué à la formation d’une image historique plus exacte du pont aérien.

Inauguration de l’exposition
Le troisième et dernier événement dans le cadre de cette semaine a été l’inauguration d’une exposition spéciale sur l’histoire de l’immédiat-après guerre à Berlin. À juste titre, le maire de Berlin, Klaus Wowereit, a rappelé dans son discours de bienvenue « à quel point, après la catastrophe du national-socialisme et la fin de la Deuxième guerre mondiale, le nouveau départ semblait sans espoir ».
S’appuyant sur l’exemple de l’Américaine Marion S. Coleman, l’exposition montre qui étaient les Américains, Britanniques et Français qui travaillaient à Berlin et qui ont contribué de manière décisive à ce que les ennemis du temps de guerre deviennent des amis en temps de paix. Le directeur du Musée des Alliés, Helmut Trotnow, a souligné que la fille de Marion Coleman, Laurel Coleman-Steinhice, avait beaucoup contribué à ce que la succession exceptionnelle de sa mère soit exploitée dans le cadre d’une exposition spéciale.
M. Trotnow a confirmé que les organes du Musée s’étaient rapidement entendus pour que le Musée soit transféré à Tempelhof en cas de fermeture de l’aéroport. Le maintien de l’entrepôt à Tempelhof et l’exposition spéciale pourraient être des premiers pas dans ce sens. Mais le dernier mot revient au gouvernement fédéral qui finance à cent pour cent les activités du Musée. Dans son discours de bienvenue, le maire de Berlin a accueilli avec joie la décision du Musée de transférer le Musée dans l’ancien aéroport.
Le Land de Berlin, a-t-il souligné, utilisera tous les moyens à sa disposition pour aider à ce que ce déménagement se fasse. Mme Helena Kane-Finn s’est exprimée au nom de l’ambassade des États-Unis. Le choix n’aurait pu être meilleur car, responsable du secteur des relations publiques, elle assume aujourd’hui à l’ambassade les fonctions que Marion Coleman remplissaient, il y a 60 ans, pour le gouvernement militaire américain. Son intervention a également été une preuve de la longue tradition des relations germano-américaines. L’exposition a ensuite été inaugurée par Laurel Coleman-Steinhice, qui a prononcé une allocution émouvante sur sa mère et le temps qu’elles avaient passé ensemble à Berlin. Elle considère encore Berlin comme sa deuxième patrie et se voit elle-même comme une « passerelle » reliant la capitale allemande et les USA. Le cadre musical de cette inauguration, qui a eu lieu dans le hangar 7 en dépit des travaux qui y sont exécutés, a été assuré par le Swing Dance Orchestra sous la direction d’Andrej Hermlin. C’était exactement la musique, qui convenait car à la fin de années 1940 et au début des années 1950, on ne pouvait se passer de swing, à Berlin non plus.
Horaires d'ouverture
Tous les jours sauf lundi de 10h à 18 heures.
L’entrée est gratuite.
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Voiture : Clayallee 135, 14195 Berlin. Grand parking gratuit.
Métro : ligne U3, arrêt Oskar-Helene-Heim
Bus : ligne 115 ou X83, arrêt AlliiertenMuseum -
Si vous êtes intéressés par des visites guidées de nos expositions, rendez-vous sur nos pages services:
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